Où s’inscrire en MANAA à la rentrée prochaine ? Au moment de faire leurs vœux sur le site d’APB, les étudiants ont la possibilité de sélectionner seulement trois établissements où suivre leur MANAA. Mais comment faire son choix parmi les établissements publics et privés, les lycées et les écoles supérieures ?

Avant d’intégrer un cursus dans une école d’art, la classe MANAA permet d’appréhender et d’approfondir les fondamentaux théoriques et techniques de l’expression artistique. Pendant un an, les étudiants acquièrent des bases artistiques solides, développent leur créativité et fondent leur projet d’orientation professionnelle. Il s’agit d’une année passerelle, entre le lycée et les études supérieures en arts appliqués, un passage obligé pour les bacheliers des filières générales et technologiques autres que la section STD2A. Pour les lycéens de terminale, l’inscription en MANAA se fait via la procédure APB. Contrairement à d’autres diplômes, les élèves ne peuvent effectuer que trois vœux en MANAA.

Comment choisir son établissement ? Faut-il préférer un établissement privé ou public ? Voici quelques critères à prendre en compte pour faire son choix entre les écoles supérieures, les lycées publics, les lycées privés sous contrat, hors contrat, les instituts professionnels et les écoles consulaires.

Des programmes différents ?

A priori, le programme en MANAA est le même partout. Si elle ne discerne pas un diplôme à proprement parler, c’est une formation reconnue par l’État et l’enseignement supérieur artistique. Le référentiel du programme officiel est établi par le ministère de l’Éducation nationale. Les établissements publics et privés sous contrat sont tenus de suivre ces modalités d’enseignement afin que le diplôme soit valable pour intégrer une formation supérieure en art.

Le programme est alors divisé en trois pôles d’enseignement :

  • Des matières générales comme le français, les sciences humaines, les mathématiques et les sciences appliquées, l’anglais.
  • Des enseignements artistiques fondamentaux. Les étudiants abordent les différentes pratiques de l’expression plastique, l’histoire de l’art et des civilisations.
  • Les enseignements professionnels des arts appliqués. À travers la théorie et des ateliers, les étudiants découvrent les différentes disciplines des arts appliqués, graphiques et décoratifs.

Les intitulés des cours peuvent varier d’une formation à l’autre, mais les trois pôles sont respectés partout. Les établissements privés sont quant à eux plus libres que les formations publiques. Les écoles spécialisées tournent leur enseignement professionnel vers leur filière de prédilection. Les étudiants doivent donc bien s’informer avant de s’inscrire. Certaines se tournent davantage vers la pratique avec plus de travaux dirigés, des ateliers en design graphique, d’espace, de produit ou de mode pour conduire les élèves à se spécialiser et choisir leur voie. Quelques écoles proposent également à leurs étudiants d’effectuer un stage en entreprise dans une optique d’orientation professionnelle.

Les MANAA de prestige

Si les programmes peuvent varier légèrement d’un établissement à l’autre, l’objectif est le même pour toutes les MANAA. Il s’agit de préparer aux mieux les étudiants à intégrer un diplôme (BTS ou DMA, bachelor) dans un établissement supérieur d’art. Cela passe par la qualité des équipes pédagogiques.

Les étudiants sont souvent tentés de choisir leur MANAA selon le prestige de l’établissement. Les écoles supérieures nationales d’arts appliqués comme l’école Boulle, l’école Duperré ou l’école Estienne sont en compétition directe avec leurs pendants privés comme l’école Bleue, LISAA et l’école de Condé.

Certains lycées sont aussi très réputés. C’est le cas du lycée de l’institut privé Sainte-Geneviève et le lycée technologique d’arts appliqués Auguste Renoir. Ce n’est pas une surprise, la grande majorité des écoles reconnues sont à Paris.

Pour faire son choix, le lycéen peut choisir une école spécialisée dans une filière pour tenter d’y suivre son cursus artistique par la suite. Attention, les MANAA hors contrat ne sont pas reconnues. Elles permettent seulement d’intégrer une formation dans la même école. L’étudiant ne pourra pas postuler dans un autre établissement de l’enseignement supérieur artistique.

La notion de prestige ne suppose pas pour autant que le corps professoral est moins bon dans d’autres établissements. De nombreux intervenants professionnels des arts appliqués composent en effet les équipes pédagogiques. La renommée de l’établissement peut par contre jouer en la faveur de l’étudiant au moment de postuler en BTS design ou à la formation d’une grande école. Pour lancer sa carrière, la marque d’une école supérieure peut également être un atout. Mais c’est avant tout le talent du jeune diplômé qui fera la différence.

L’importance des modalités de recrutement

Si les futurs bacheliers ont envie d’entrer dans une grande école pour leur MANAA, ils doivent se mettre en tête que plus l’établissement est réputé, plus le recrutement est difficile et le nombre de concurrents augmente. S’ils sont sûrs de leur dossier et qu’ils font déjà preuve d’un bon niveau technique, les lycéens peuvent alors prononcer leurs vœux dans de grands établissements. Les autres doivent peser le pour et le contre. Ils n’ont que trois vœux à formuler !

Les modalités de recrutement en MANAA dépendent des établissements. La MANAA est admissible à partir du baccalauréat, pour toutes les filières. A priori, il n’y a pas de concours d’entrée. Mais les grandes écoles sont susceptibles de proposer des épreuves écrites et plastiques pour départager leurs prétendants. Pour tous les établissements, la principale étape de sélection est l’étude du dossier. Ce dossier comprend les bulletins de la classe de 1re et de Terminale au lycée, ainsi que les notes du baccalauréat.

L’année de MANAA est difficile et très intensive. Tous les résultats comptent, les élèves sont jugés sur leur sérieux, leur niveau et leur régularité. Dans le public, les MANAA demandent une moyenne comprise entre 12 et 14, un peu moins dans le privé. Les établissements les plus réputés privilégient les dossiers de plus de 16 de moyenne. Certains établissements demandent à joindre une lettre de motivation, voire un dossier artistique. Une fois cette première étape d’admission passée, certaines écoles font passer des entretiens individuels de motivation. Ce n’est pas le cas des établissements les plus réputés. Les listes de candidature s’allongent et il n’est pas possible de faire passer tout le monde en entretien. Il est donc nécessaire d’avoir un dossier irréprochable.

Selon son niveau artistique et son parcours, le candidat à la MANAA doit faire des choix judicieux pour se donner de meilleures chances d’être sélectionné pour la formation. Aspirer à une grande école est tout à son honneur, mais revient à prendre un risque plus important de ne pas être admis, tant la concurrence est rude et le niveau requis élevé. Ce n’est pas une surprise, les meilleures écoles recherchent les meilleurs profils.

Des frais de scolarité à prendre en compte

La véritable différence entre les établissements se joue sur les frais de scolarité. Les écarts entre les coûts sont en effet très importants. Les MANAA possèdent un avantage de taille puisque l’enseignement y est par définition gratuit. S’agissant des écoles privées sous contrat, les frais peuvent s’élever à 1800 euros l’année. Les variations de prix se trouvent surtout entre les lycées et écoles privés hors contrat. Il nous est difficile d’établir une moyenne tant la fourchette est grande.

L’internat en lycée privé hors contrat peut s’élever à 700 euros lorsque les écoles supérieures proposent leur MANAA à plus de 6000 euros. Les différences sont telles entre les frais de scolarité que les artistes en herbe doivent les prendre également en compte au moment de formuler leurs vœux. Attention, une école plus onéreuse ne signifie pas pour autant un enseignement de meilleure qualité. La preuve en est que les MANAA publiques des grandes écoles sont accessibles à tous financièrement.